Dimanche 5 septembre 2004
 
Epinal 3 - 13 Sport-Aid Impact
 
Un autre monde.

(0-3, 3-6, 0-4)


Un match de prestige et de bienfaisance au profit des enfants défavorisés attendait l’IC Epinal en ce dimanche 5 septembre avec la réception d’une sélection canadienne baptisée « SportAid Impact », du nom d’une fondation originaire du Canada qui lutte contre la pauvreté et la misère dans le monde.
Le flou artistique entourait néanmoins cette sélection et les rumeurs allaient bon train concernant les noms des « stars » présentes sur la glace. Mais de Patrick Lalime (gardien des Senators d’Ottawa, NHL), Chris Phillips (défenseur d’Ottawa) ou encore de Jason Spezza (attaquant d’Ottawa), il n'y eu point. A leur place, des habitués de l’American Hockey League et des ligues mineures (Phil Osaer, Ian MacNeil…), avec quelquefois un passé européen (Scott Fankhouser, John Chabot) et quelques apparitions en NHL (Steve Gainey, Chris Kunitz et Jean-Pierre Vigier notamment), plus ou moins importante selon les joueurs présents.

Quoiqu’il en soit, c’est là un rude défi proposé à des Dauphins (toujours privés de Daniel Goneau, dont la venue est prévue lundi et orphelins de Johan Johansson) qui cherchent toujours leurs marques, à moins d’une semaine de la reprise de la Ligue Magnus face à Rouen.
Faciles vainqueurs d’Amnéville deux jours avant (10-2) , les Spinaliens s’attendaient donc à un match de très haut niveau, puisque les joueurs du calibre de ceux présents sur la glace spinalienne sont les cibles privilégiées des équipes de championnats supérieurs au niveau global de la Ligue Magnus. C’est donc un véritable « All-Star Game » auquel durent se prêter les Dauphins.
 

Ayant effectué leur échauffement sans casque (comme cela se fait de coutume outre-Atlantique), les canadiens montrent rapidement que leur réputation n’est nullement usurpée en assiégeant le but de Petrik et en privant de palets l’ICE. Et à ce rythme là, la sanction tombe rapidement et Justin Cox est le premier nord-américain a faire frémir les filets de Petrik (1’27).
Largement supérieurs techniquement, les joueurs à la feuille d’érable semblent être capable de faire la différence à tout moment à l’instar de ce raid de Steve Gainey dans la zone spinalienne (3’06). Les Spinaliens, réduits à la portion congrue, n’ont d’autres alternatives que de procéder sur de rares contres et sur l’un d’entre eux, Maksim Ivanov trouve le montant de Phil Osaer (3’40) . Ce fut là une des seule vraie occasion vosgienne tant la SportAid Impact maîtrise son sujet avec une facilité déconcertante et campe dans le camp spinalien.
Sous pression constante, Stanislav Petrik sauve les meubles mais ne peut rien contre la petite déviation de Cox dans le slot sur la bonne passe du vétéran John Chabot (7’56). Maîtres de la rondelle, les canadiens continuent à presser le gardien slovaque de l’ICE à l’image des deux poisons Collins et Kunitz qui martèlent Petrik de lancers.
Son vis-a-vis Osaer ne peut pas en dire autant tant il passe une soirée assez confortable même si le gardien d’Hartford (AHL) bloque bien son angle sur une tentative de Kozlov (10’47). Les premières pénalités tombent et l’ICE est pourtant incapable de s’installer dans la zone canadienne et c’est même Chris Kunitz qui s’échappe mais Petrik s’interpose (13’17). Le troisième but n’est pas loin et Bob MacIsaac bénéficie d’un poteau rentrant sur son lancer balayé pour donner un avantage irrémédiable à ses compatriotes (18’16). Plus rien ne sera marqué, malgré un essai de Ribanelli arrêté de la mitaine par un Osaer impeccable (19’11).
 

Le second tiers temps commence sur les mêmes bases que le précèdent et Chris Kunitz met une nouvelle fois à l’épreuve Stan Petrik sur un gros lancer (22’15). Ce n’est que partie remise pour l’attaquant des Mighty Ducks d’Anaheim puisque le duo Cox-Kunitz fausse compagnie à la défensive vosgienne et crucifie Petrik sur un une-deux conclu par un Kunitz (joueur universitaire de l’année dans la conférence centrale de NCAA 2002-2003 avec Ferris State) impressionnant de maîtrise (24’23).
 
L’avalanche de buts peut donc commencer et Collins subtilise le puck le long de la bande à Djamel Zitouni et s’en va confondre Petrik (25’49). Moins d’une minute plus tard ce sont les Spinaliens qui mettent le danger dans le slot d’Osaer suite à une bonne entrée en zone du duo Ilic-Dehaëne et Christophe Ribanelli profite du cafouillage pour réduire le score dans une ambiance de délire (26’45). Mais il était dit que Collins allait faire son festival ce soir et sur une accélération du numéro 3, Robert Pospisil n’a d’autre choix que de l’accrocher, et par conséquent provoque un tir de pénalité aux nord-américains, réussi par ce diable de Collins (28’04). Inarrêtable, Collins en rajoute une couche et plante une septième unité au compteur des « All-Stars » avec l’assistance de MacNeil (28’33).
 
Déroulant totalement, les canadiens ont la maîtrise totale du match et il faut un prodige de Petrik sur une échappée de Vigier, qui au passage, gratifie l’assistance d’un superbe petit pont (30’08). C’est le moment que choisi l’entraîneur-joueur Chabot pour faire entrer en jeu Scott Fankhouser, qui officiait en Bundesliga à Bietigheim-Bissingen l’an passé. Ce qui n’empêchera pas le dribbleur fou Kunitz de faire son numéro dans la minute suivante en faisant une offrande à l’inévitable Collins (31’48).
Forts d’une confortable avance, l’équipe SportAid Impact baisse le pied et les spinaliens s’engouffrent dans la brêche, comme sur ce lancer de Ptacek qui contraint Fankhouser à laisser un rebond dont profite Ribanelli (36’40). L’embellie spinalienne dans cette fin de seconde période sera toutefois nuancée d’une réalisation signée JP Vigier qui exploite parfaitement le rebond laissé par le gardien slovaque de l’ICE (38’48).
Nullement abattus, les Dauphins continuent à occuper le camp canadien et Frédéric Dehaëne est récompensé de ses nombreux efforts ce soir en plaçant la rondelle dans la cage de Fankhouser sur une passe tendue de Jiri Sevcik (39’18).


A 9-3 à l’entame de la dernière période, la messe est dite et pourtant, l’ICE continue sur sa lancée à l’image de l’échappée de Kozlov et du lancer de Maurice (42’30). Et Epinal est tout près de réduire un peu plus le score mais le lourd lancer de Sevcik trouve la transversale (42’42). Agissant par contres car étant toujours sous la menace constante des nord-américains, les spinaliens se procurent encore quelques occasions comme ce break-away de Trebaticky magistralement enrayé d’un lancer de bottes de Fankhouser (45’44).
Ces occasions ratées se payent cash pour les Dauphins et Chris Kunitz loge la rondelle entre les bottes de Petrik pour le 10 à 3 (46’06). Le titulaire slovaque de l’ICE se montre à son avantage dans les minutes qui suivent et c’est à ce moment que Marciano se décide à mettre en jeu Franck Constantin (51’39).
 
L’ancien Chamoniard va connaître une entame cauchemardesque comme sur ce petit lancer du fils du la légende de Poissompré de la fin des années 80 Steve Gainey sur lequel Constantin relâche le palet de sa mitaine (51’52). Pas encore dans le rythme, Constantin devra s’incliner une seconde fois devant Gainey (52’46). L’action se calme un peu devant le slot du néo-spinalien mais celui-ci sera battu une dernière fois devant Talbot parti sur le côté gauche de la défense de l’ICE (57’43).

13-3, le score est très lourd et sans appel, tant la maîtrise technique de l’équipe SportAid Impact a bridé les spinaliens dans cette rencontre de gala. Cependant, on a pu noter encore une fois l’entente prometteuse entre les deux internationaux estoniens Mikhail Kozlov et Maksim Ivanov, de même que la grande forme affichée actuellement par le capitaine Frédéric Dehaëne. Toutefois, une constatation s’impose, la défense spinalienne est encore bien fébrile et cela n’est guère rassurant à quelques jours de la venue des Dragons rouennais dans l’enceinte de Poissompré…

 
Eisbären le 06/09/2004