15 ème journée de Ligue Magnus.
samedi 20  novembre 2004.
 
 
 
HC MULHOUSE - IC EPINAL: 4-2


Voyage dans l'enfer des Scorpions pour des Spinaliens convalescents, qui ont arraché un point à Briançon dans les toutes dernières minutes. Mais cette fois-ci, le plus dur est encore à venir chez les favoris légitimes du championnat.
Auteurs d'un recrutement haut de gamme avec le retour de Coqueux et les arrivées des "NHLers" Steve Montador (finaliste de la Coupe Stanley 2004 avec Calgary) et surtout Steven Reinprecht (ex Los Angeles, Colorado et Calgary) entre autres, sans oublier la teigne la plus honnie de SM-Liiga Jani Kiviharju (TPS Turku), les Scorpions n'ont d'autre alternative que de ramener la Coupe Magnus sur les bords de l'Ill. D'ailleurs, le Président M. Heyberger l'avait dit, c'est le seul objectif envisageable cette saison... car un échec pourrait être lourd de conséquence à l'avenir !
Devancés par Tours au classement, les Haut-Rhinois restent sur deux rencontres remises pour cause de glace impraticable (contre Angers et Morzine) et doivent composer avec l'absence de leur top scoreur Olivier Coqueux (touché lors de France - Estonie au tournoi pré qualificatif olympique) et l'incertitude planant sur la participation de leur gardien international Fabrice Lhenry. Touché par un palet en pleine tête lors d'un entraînement, Lhenry sera malgré tout présent devant le filet alsacien.

Le match débute à peine lorsque le vétéran tchèque Jiri Sevcik s'en va rejoindre sur le banc de pénalité pour altercations (0'54"). Assurément une façon délicate de commencer une partie, surtout à l'Illberg. Pourtant, les Dauphins, emmenés par Petrik, tiennent le coup et se sortent sans dommage de cette situation. Mais ce début de rencontre va s'avérer assez étonnant avec des Vosgiens offensifs et solides sur leurs bases arrières qui sollicitent souvent un Fabrice Lhenry vigilant, notamment devant l'échappée de Daniel Goneau (8'20") et bien aidé par sa transversale sur l'essai d'Ivanov (13'). Assez tranquilles, les Scorpions se heurtent eux aussi au dernier rempart spinalien mais ne produisent pas le même jeu qu'à l'accoutumée, se contentant de quelques actions (avec quelques belles combinaisons de sa première ligne canadienne) bien maîtrisées dans l'ensemble par une défense vosgienne concentrée et bien supplée par Petrik, ce dernier se jetant sur la glace pour récupérer un palet lâché de la mitaine sur une tentative de Maurice Rozenthal (19'13"). Mais, alors que l'IC Épinal se montre pressente dans le camp mulhousien, avec une occasion ratée de Guillaume Chassard, une offrande de Vidman en direction du jeune Francis Ballet permet à ce dernier de prendre un lancer en entrée de zone. Légèrement dévié, il ne laisse aucune chance à un Stan Petrik masqué (1-0; 19'41").

Coup de massue dans le camp vosgien tant l'ICE s'était montrée à la hauteur durant cette première période avec un Stanislav Petrik très en forme et une défensive solide menée par Milan Sejna. Cependant, forts de leur avance d'un but, les Scorpions repartent pied au plancher mais c'est fois-ci Palovcik qui voit son essai stoppé par le cerbère spinalien (22'). C'est la suite du show Petrik, un show qui va se poursuivre une grande partie du match avec des arrêts de grande classe qui permettent aux joueurs d'Épinal, dominés, de se procurer de belles occasions en contre à l'image d'un nouveau break de Goneau, bien lancé dans l'axe suite à une belle récupération de Kozlov, encore une fois enrayé par l'impressionnant Lhenry (24'48").
Le temps défile et Mulhouse n'arrive toujours pas à s'imposer face à un superbe Petrik et subit toujours les contres menaçants d'une combative escouade lorraine, emmenée par un Guillaume Chassard motivé comme jamais à l'idée de retrouver la glace (elle aussi en pleine convalescence) de l'Illberg et d'affronter ses anciens camarades. Mais à force de plier, le roseau finit par céder devant toute la classe d'une étoile nommée Steven Reinprecht, qui s'élance côté gauche, repique au centre et pousse le palet dans le but après avoir éliminé Petrik. Du grand art (2-0; 32'31").
Sonnés, les Vosgiens accusent le coup et commettent l'erreur de laisser des espaces, chose immédiatement sanctionnée par l'inévitable Reinprecht qui remporte son face-à-face avec Petrik (3-0; 34'21"). C'est le début d'une longue période d'intense domination du HC Mulhouse mais ni Day (transversale), ni Reinprecht, ni même Montador (36'57") du revers ne parviennent à prendre en défaut un Petrik exceptionnel. Usés physiquement, les Dauphins ne parviennent même pas à bonifier une double supériorité numérique avec Ptacek, Kozlov et Ribanelli qui échouent à tour de rôle sur Lhenry.

L'ultime période reprend sur les mêmes bases que sa devancière avec des Scorpions toujours dominateurs mais surpris par la réduction du score de Christophe Ribanelli, en embuscade pour reprendre un rebond laissé par Lhenry et glisser le puck dans la cage alsacienne (3-1; 44'09"). Contrarié, Mulhouse reprend alors la direction des opérations et Day, lancé par Kiviharju, sert Hermanni Vidman isolé dans le slot qui loge la rondelle sous le bras de Petrik et redonne un bon avantage à ses couleurs (4-1; 45'30").
Nullement rassasié, Mulhouse par l'intermédiaire de Palovcik ou encore Jokinen voit ses essais inlassablement repoussés par un Petrik magistral, encore une fois à l'honneur devant Reinprecht. Le Slovaque restera imperméable aux dernières velléités offensives des Scorpions tandis que l' ICE tente un dernier baroud d'honneur, conclu par du revers par l'opportuniste Trebaticky, bien servi par Goneau et déjouant de près Lhenry (4-2; 53'24").
Le petit manque de concentration a coûté cher au HCM, qui s'impose finalement 4-2 dans le "derby de l'Est" aux dépends de son voisin vosgien. A défaut de la manière, seuls les points comptent.


La victoire est là pour les hommes de Christer Eriksson mais la manière ne l'a pas souvent été. Certes, l'incroyable Stanislav Petrik a tenu en très grande partie la baraque spinalienne avec des arrêts de très grande classe mais le manque d'entraînements dû à une glace longtemps indisponible a sans doute pénalisé les Mulhousiens. De plus, le manque de concentration a joué quelques tours aux partenaires de Lionel Bilbao, heureusement sans grande conséquence car Fabrice Lhenry était comme toujours aux aguets. Gageons qu'avec le retour de Coqueux et le retour à un rythme d'entraînement plus régulier, les Scorpions du magnifique Steven Reinprecht afficheront un tout autre visage...

Un match sérieux en revanche pour Épinal. Un peu mieux secondé que d'habitude par ses défenseurs, notamment Pospisil et Sejna, Stan Petrik a livré une prestation somptueuse, herculéenne, couronnée du titre "d’Homme du Match "côté spinalien. Face à un adversaire en manque de rythme, les Dauphins ont su proposer de la combativité et se montrer régulièrement face à Fabrice Lhenry, essentiellement en contres à l'image de Goneau, par deux fois stérile devant le dernier rempart des Scorpions.
Avec quelques belles individualités, notamment Chassard, très en vue hier soir où encore Milan Sejna qui semble stabiliser la défense, mais aussi une envie retrouvée et surtout une discipline de fer hier soir (seulement deux minutes!), Épinal a montré que son niveau de jeu pouvait être tout autre que celui proposé depuis un bon mois. Mais, cette légère embellie, déjà entrevue lors des douze dernières minutes contre Briançon, sera t'elle confirmée dans les jours à venir?
Là est la véritable question car l'ICE a plus que jamais besoin de points, surtout depuis l'improbable succès dunkerquois à Anglet (5-7) qui laisse la lanterne rouge nordiste à un point des Vosgiens...

Les points perdus en cours de route ne se rattrapent jamais. Après avoir laissé filé nombre de match à leur portée, les Dauphins n'ont plus le choix. Samedi, il faudra gagner face à Dijon. Pour encore entrevoir la (très) faible lueur espoir de la qualification pour les play-offs, mais surtout pour s'éloigner de la zone dangereuse. Car là, avec les retours en forme de Gap et Dunkerque, ça devient vraiment préoccupant !

Mais avant se replonger dans les joutes de la Ligue Magnus, il faudra se qualifier mardi à Reims (Division 2) pour le compte de la Coupe de France

Eisbären le 21/11/2004.
 
 


MULHOUSE:
Gardien: Fabrice Lhenry

Défenseurs: Steve Montador (CAN) - Francis Ballet, Allan Carriou - Lilian Prunet, Miika Ruokonen (FIN)- Jukka Hakkarainen (FIN)

Attaquants: Steven Reinprecht (CAN)- Greg Day (CAN)- Ryan Christie (CAN), Maurice Rozenthal - Lionel Bilbao - Steve Michou, Juho Jokinen (FIN)- Milos Palovcik (SVK)- Pavol Segla (SVK), Jani Kiviharju (FIN)- Hermanni Vidman (FIN)

Remplaçants: Tom Charton, Jérôme Catil, Jérémie Bigot

Absent: Olivier Coqueux (FRA/CAN, blessé)

Entraîneur: Christer Eriksson (SUE)



EPINAL:
Gardien: Stanislav Petrik (SVK)

Défenseurs: Robert Pospisil (CZE)- Milan Sejna (SVK), Radoslav Regenda (SVK)- Bohuslav Ptacek (CZE), Jiri Sevcik (CZE)

Attaquants: Maksim Ivanov (EST) - Mikhail Kozlov (EST) - Frédéric Dehaëne, Daniel Goneau (CAN) - Roman Trebaticky (FRA/SVK) - Guillaume Chassard, Steve Gainey (CAN) - Anthony Maurice - Christophe Ribanelli, Guillaume Papelier

Remplaçants: Franck Constantin, Djamel Zitouni, Bora Ilic, Guillaume Géhin, Gaëtan Gavoille

Entraîneur: Raphaël Marciano.